MARVAPOL

Mines Albi et ARFC créent le laboratoire commun MARVAPOL pour le recyclage des pneus et matériaux composites

Communiqué de presse du 14 mars 2016

L’école des Mines d’Albi mène de nombreuses actions en lien avec le monde industriel et contribue activement au développement économique. Si les collaborations école/entreprises sont fréquentes, il est plus rare qu’elles se concrétisent par la création d’un laboratoire de recherche commun. La naissance du laboratoire MARVAPOL, créé conjointement par le centre RAPSODEE de Mines Albi et la société Alpha Recyclage Franche Comté (ARFC), est le signe de la réussite de la dynamique ambitieuse qui lie les deux partenaires.

La Société Alpha Recyclage Franche-Comté est un des principaux acteurs dans la collecte et la valorisation des pneus usagés. Membre du GIE France Recyclage Pneumatiques, l’objectif d’ARFC est de faire bénéficier les producteurs de pneus de services leur permettant de satisfaire aux exigences environnementales auxquelles ils sont soumis. Le centre de recherche RAPSODEE (UMR CNRS 5302) mène une part importante de son activité sur les énergies renouvelables et en particulier la valorisation de la biomasse et des déchets.

Afin de répondre à la problématique délicate du recyclage des pneus, ARFC et RAPSODEE ont donc décidé de concrétiser leurs années de collaboration en alliant leurs expertises complémentaires au sein du laboratoire commun MARVAPOL (Matériaux Avancés Recyclés par VAPOthermoLyse). Depuis fin 2015, les chercheurs de Mines Albi et de l’ARFC étudient, au sein de MARVAPOL, les possibilité de traiter et recycler des déchets industriels jusqu’ici récalcitrants au recyclage et particulièrement les milliards de pneus usagés produits par l’industrie automobile.

Isoler le “noir de carbone” et les fibres de carbone pour les recycler, un défi technologique et écologique

« Les pneus, tout comme les matériaux composites à base de fibre de carbone, sont extrêmement difficiles à recycler, explique Yannick Soudais, enseignant-chercheur à RAPSODEE et co-président de MARVAPOL au côté de Laura Pech, directrice générale ARFC. Leur gomme associe de nombreux composants, intimement mêlés, que l’on a beaucoup de mal à dissocier. MARVAPOL a pour objectif de tester les approches de vapothermolyse, c’est-à-dire de traitement thermique entre 400 °C et 800 °C en atmosphère inerte et de vapeur d’eau, et d’étudier les déclinaisons industrielles de ce processus. » Dissocier les différents composants du pneu permettrait de recycler le « noir de carbone », soit près de 30 % du pneu, pour le remettre dans le circuit de fabrication.

Cette technique de dissociation peut être appliquée à d’autres secteurs : récupérer les fibres carbone des matériaux composites pour les réutiliser dans l’industrie aéronautique, par exemple. Le champ d’application est immense, autour d’une problématique mondialement partagée et sur laquelle travaillent de nombreux laboratoires internationaux. C’est donc un véritable défi technologique et écologique de première importance que cherchent à relever les chercheurs de MARVAPOL.

La création et le développement d’une filière de valorisation viable pour ce type de matériaux est un enjeu majeur. L’application à grande échelle de la vapothermolyse et la maîtrise des paramètres de fonctionnement du procédé peuvent s’avérer être des facteurs de développement désicifs pour une entreprise telle qu’ARFC. Et pour les enseignants-chercheurs de Mines Albi, c’est l’opportunité de faire avancer l’état des connaissances sur un secteur stratégique, et d’en faire ainsi bénéficier non seulement leur recherche, mais aussi leurs enseignements.

Une dynamique de partenariats ambitieuse

« Cela nous amène bien au-delà d’un simple projet de recherche partenariale, souligne Frédéric Thivet, Directeur adjoint et Directeur Relations économiques, Recherche, Innovation de Mines Albi. Ce nouveau laboratoire va nous permettre de pérenniser notre collaboration avec ARFC à un niveau stratégique, de répondre de façon plus performante aux appels à projets, de financer des équipements nouveaux et d’apporter notre expertise sur une problématique industrielle de premier plan. C’est significatif de la dynamique de Mines Albi, qui tend à conduire avec nos partenaires industriels des programmes de plus en plus ambitieux par leur périmètre et par leur durée.»

Fortement impliquée dans les stratégies de développement économique, Mines Albi est partenaire de plus d’un milliers d’entreprises, des PME et ETI aux grands groupes internationaux. Ces partenariats, de dimension variable, permettent à l’École d’être toujours en prise directe avec les problématiques et les besoins des entreprises, et d’y répondre de manière pertinente, tant par la recherche que par la formation adéquate d’ingénieurs et de docteurs.