ISO 14001

LE PROGRES : BREVANS INNOVATION INDUSTRIELLE

Publication presse du 09 septembre 2017

Alpha Carbone : le site pilote prêt à mettre toute la gomme.

C’est la dernière ligne droite pour le site pilote industriel Alpha Carbone, qui commercialise depuis le printemps son « noir de carbone ». Une visite était organisée ce vendredi 8 septembre.

La valorisation des pneus usagés par vapo-thermolyse est une première mondiale et le pilote industriel de Brevans devrait tourner à 100 % à partir de 2018. Ce prototype, qui a bénéficié notamment des recherches de l’école des Mines d’Albi, pourra fournir à plein régime environ 5000 tonnes de « noir de carbone » par an. « Ce qui correspond aux 15000 tonnes de pneus traités ici chaque année sur nos deux lignes de vapo-thermolyse. Le  gisement des pneus usagés tournant autour des 400000 tonnes/an, on mesure le potentiel
de ce procédé industriel innovant », explique Laura Pech, directrice générale déléguée d’Alpha Recyclage. Cette très fine poudre noire, pure à près de 85 %, est vendue depuis le printemps aux industriels du caoutchouc (dont Hutchinson).

Le recyclage des pneus ne se limite plus aux seules cimenteries « Elle est utilisée pour la fabrication de caoutchoucs techniques, par exemple des joints », poursuit la directrice générale déléguée d’Alpha Recyclage. L’objectif demeurant, à plus long terme, de revendre le produit directement aux fabricants de pneus, ce qui serait un bel exemple d’économie circulaire. La commercialisation du fioul lourd issu du procédé (10 kg de pneus donnant 3,5 kg de noir de carbone et 4 kg de fioul) est en cours. « Nous démarchons les chaufferies industrielles, les centrales d’enrobage… ».

Le démarrage de cette usine pilote s’est fait progressivement. 15 millions investis et 16 salariés « On gère des solides, des poudres, des gaz et des hydrocarbures : techniquement, c‘est très complexe et ça nécessite de nombreuses mises aux points, notamment sur la partie combustion des gaz. Et c’est un procédé totalement innovant : on passe du laboratoire à l’échelle industrielle ». Quinze millions ont déjà été investis sur le site. « Nous sommes classés « incinérateur » à la préfecture, ce qui s’est traduit par un gros surplus d’investissement, car il a fallu installer des instruments de mesure en ligne, qui demandent beaucoup de maintenance ». L’usine emploie 16 salariés (trente autres travaillent sur la plate-forme Alpha-recyclage). « Ils seront 20 ou 22 à la fin du premier semestre 2018 ».

À l’instar du site Ynsect sur Innovia, l’usine est pilote et Alpha Carbone, filiale d’Alpha Recyclage Franche-Comté, nourrit des projets de déploiement pour l’avenir. La visite organisée vendredi matin a  beaucoup intéressé Blandine Aubert, directrice régionale de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Laquelle était d’ailleurs accompagnée de deux responsables nationaux de l’ADEME : Eric Lecointre et Karine Filmon, respectivement animateur du secteur « déchets de l’automobile et moyens de transport hors d’usage » et « responsable de la filière pneus et des technologies énergétiques émergentes ». S.D.

La chaleur produite par l’usine pourrait intéresser l’Agglomération

L’usine Alpha Recyclage est excédentaire en chaleur et la vapeur produite pourrait chauffer une ville d’environ 5 000 habitants. L’idée pourrait intéresser l’Agglomération, même si le réseau de chaleur est relativement éloigné du site. Le recyclage a parfois des débouchés imprévus. Eric Lecointre, de l’Ademe, vantait la solidité à toute épreuve de sacs fabriqués à partir de ceintures de sécurité. Quant aux chambres à air, récupérées sur le site, elles sont revendues à… des ostréiculteurs. « Les huîtres adorent s’y accrocher ». Seuls les pneus pleins des avions (pleins de silice) et les chenilles ne peuvent être recyclés et sont destinés à l’enfouissement.

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